Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

En arrivant dans le bourg de Mouzillon par la route de la Motte, apparaissent sur la gauche les restes d'un vieux porche

Mais les registres du XVIIème et du XVIIIème siècle que nous pouvons lire, ne mentionnent aucun acte concernant des membres d'une communauté. Peut-être n'y a-t-il jamasi eu de communauté. Cependant, dans un acte, est mentionné 'le faux-bourg Saint Martin'. est-ce une référence à une ancienne implantation d'une communauté ?

Le fonds Bretet permet de visualiser ce qui était dénommé "rue de la fosse" et qui deviendra "rue de l'évêché" après 1960 description

Cette photographie permet de visualiser les restes d'un ancien porche, sur la gauche. Elle a été prise avant l'installation des réseaux électriques

Dans l'almanach paroissial de 1910, Basile GANICHAUD précise :

"Aujourd'hui, la partie du bourg que nous appelons encore "cour de l'évêché" n'est que l'emplacement de la maison, la plus belle du bourg où logeait l'abbé (de Saint Jouin-de- Marnes) lorsqu’il était de passage."

Cette formulation est bien sûr destinée à montrer la grandeur de Mouzillon, mais elle est contestable à plus d'un titre

--> La plus belle maison ... mais nous n'avons l'expression d'aucun témoin. Nous sommes là dans un récit qui ressemble à celui d'un conte. Ce n'est pas un document historique.

--> Pour faire l'histoire belle, ce récit réalise un amalgame entre l'abbé et l'évêque. Or justement, à Mouzillon, l'abbé et l'évêque ont été en conflit permanent pendant plusieurs siècles pour assurer leur pouvoir sur cette paroisse. La maison de l'un ne pouvait pas être la maison de l'autre. Le desservant de la paroisse habitait le presbytère qu'il soit religieux de St Jouin-de-Marnes ou diocésain

--> tout au plus, ce lieu était celui d'un hagard de stockage des tous les produits taxés que les cultivateurs locaux devaient prélever sur leurs récoles et remettre à l'autorité locale... mais nous n'avons aucun document à ce sujet.

--> au cours de l'année 2019, a été mise en valeur une pierre portant un écusson et la date 1676. La photo de cette pierre a été remise à la Commission Patrimoine mais n'a pas trouvée sa place dans le livre "Raconte-moi Mouzillon" Ce blason n'a pu être identifié à aucun blason des évêques de Nantes. Là où il est placé, il est possible que ce soit une pierre qui a été déplacée et qui n'est pas dans son lieu original.

description

--> De plus on notera que l'appellation de cette rue "de l'évêché" ne date que des années 1960... cette appellation est récente. Comme l'indique le texte de la photo, il s'agissait de la rue de la Fosse, probablement en raison du dénivelé qui faisait face à ce porche.

--> les registres paroissiaux, depuis 1668 ne permettent pas de dire qui habitait ce site en 1676.

--> Le cadastre de 1814 et l'état de la matrice de 1817 montre que les propriétaires des bâtiments de la cour située derrière ce porche étaient :

parcelle / propriétaire / domicile / profession / destination du bien surface

900 / PHILBERT François / bourg / laboureur / cellier / 35

901 / DEFONTAINE Pierre / militaire / pressoir et cellier / 40

902 / PHILBERT François / bourg / laboureur / pressoir / 40

903 / DENIS Augustin / Gd Plessix / laboureur / maison / 50

904 / DENIS (Vve Claude) / bourg / laboureur / cellier et pressoir / 72

905 / BONNET Jacques / bourg / laboureur / maison et écurie / 137

906 / DENIS Jean / bourg / laboureur / maison / 60

907 / DENIS Jean / bourg / laboureur / cour / 24

908 / PICHON Pierre / bourg / laboureur / cour / 51

909 / BONNET Jacques / bourg / laboureur / cour / 51

910 / BONNET Jacques / bourg / laboureur / souille à porcs / 12

911 / DENIS Jean / bourg / laboureur / cour / 172

912 / BONNET, PICHON, DENIS , PINEAU / four / 16

913 / DENIS Jean / bourg / laboureur / écurie / 66

914 / PINEAU Jean / bourg / laboureur / maison / 116

915 / PINEAU Jean / bourg / laboureur / écurie / 30

916 / BONNET Jacques / bourg / laboureur / cellier / 45

917 / PICHON Pierre / bourg / laboureur /maison et écurie 120

description

En 1814, il s'agissait d'un habitat populaire comparable au reste du bourg de Mouzillon Un grand nombre de parcelles sont possédées par des personne de la famille de Mathieu DENIS. Peut-être s'agit-il de la cour d'un taillandier - forgeron ?

le 8 mars 1832 – pour les élections, les électeurs sont convoqués dans la maison de Alexis DENIS, au bourg. Est-ce dans cette cour que se trouvait le premier local qui servait de Mairie ?